L’hypnose au secours d’innombrables addictions
Arrêt du tabac – alcool – cannabis – drogues dures (cocaïne, héroïne, champignons hallucinogènes, LSD, ecstasy) – sexe – jeux – internet et NTIC etc…
Chaque addiction est une histoire personnelle, avec ses sous-jacents psychologiques et environnementaux (contextuels). Elle met en jeu la personnalité, le contexte et des interactions systématiquement différentes.
L’arrêt du tabac
L’addiction au tabac représente l’une des plus fortes demandes en hypnothérapie. L’hypnose semble définitivement être la méthode de choix pour l’arrêt du tabac.
Pour autant, l’arrêt du tabac par l’hypnose ne procède ni de la magie, ni du miracle.
Mais chaque fumeur est différent et le thérapeute ne peut pas se contenter, pour des résultats durables, d’appliquer un protocole d’hypnose normé à tous les fumeurs de façon indifférenciée.
S’il y a effectivement des sujets qui sont débarrassés du tabac après une première séance d’hypnothérapie, ce ne peut être une règle ni un objectif ! L’arrêt durable et définitif du tabac présuppose un véritable désir de sevrage et un accompagnement qui dépasse le cadre strict de la « séance d’hypnose ».
Le seul objectif consiste à se débarrasser de l’addiction, certes rapidement, mais surtout définitivement ! L’hypnothérapeute adaptera son accompagnement en hypnose et en thérapie brève, avec l’objectif de l’arrêt du tabac, aux particularités du sujet (personnalité, déterminants et environnement).
Association tabac-cannabis, arrêt du cannabis, la stratégie en hypnose
« Le cannabis a fait couler beaucoup d’encre. Depuis que sa consommation a explosé, dans les années 1990, les études se multiplient pour déterminer les risques sanitaires et psychosociaux liés à l’usage de ce produit stupéfiant. Alors qu’un mouvement de libéralisation s’engage aux Etats-Unis, les équipes du National Institute on Drug Abuse dressent un état des lieux de la recherche sur le cannabis dans les colonnes du New England Journal of Medicine. Désormais, on connaît de manière plus précise l’impact du cannabis sur le long terme.
Risques de dépendance
C’est certainement l’un des points les plus éclairants de cette étude. Selon les auteurs, près d’un consommateur sur dix (9%) développe une addiction. Pour les utilisateurs qui ont commencé à l’adolescence, ce taux peut grimper jusqu’à 17%, 25 à 50% pour les fumeurs quotidiens. Des chiffres qui font relativiser l’idée qu’il s’agirait d’une « drogue douce »…
Le cannabis est-il une porte d’entrée vers d’autres drogues ? « Possible », selon les auteurs, qui se montrent beaucoup moins tranchés sur ce point. L’alcool et le tabac pourraient avoir le même rôle, et il semble encore difficile de distinguer ce qui relève du parcours individuel et ce qui a trait aux caractéristiques intrinsèques du produit.
Impact sur le Q.I
L’impact du cannabis est avant tout neurologique, affirment les auteurs qui rappellent la vulnérabilité du cerveau, notamment lors de son développement pendant l’adolescence. Ainsi, plusieurs études montrent que la consommation de marijuana agit directement sur le précuneus, la région cérébrale impliquée dans la vigilance et la conscience de soi, ainsi que sur l’hippocampe, impliquée dans l’apprentissage et la mémorisation.
Les adultes ayant régulièrement fumé du cannabis au cours de leur adolescence présentent une connectivité neuronale diminuée, expliquent les auteurs qui observent « une association entre usage fréquent (…) et déclin significatif du QI ». Ces symptômes apparaissent d’ailleurs sur le court terme : désorganisation de la mémoire, altération du jugement, difficultés à se concentrer…
Effets psychiatriques
Si l’usage du cannabis est bel et bien associé à un risque accru d’anxiété et de dépression, « la causalité n’a pas été établie ». Il semblerait plutôt que la marijuana exacerbe le cours de certaines maladies psychiatriques chez des sujets présentant une vulnérabilité génétique, notamment chez les schizophrènes.
Chez ces sujets à risque, le cannabis peut générer des épisodes psychotiques de manière prématurée (entre 2 à 6 ans).
Décrochage scolaire
L’étude passe en revue plusieurs risques psychosociaux liés à la consommation de marijuana : échec scolaire, faibles revenus à l’âge adulte, recours accrus aux services sociaux, chômage, criminalité et moindre réalisation personnelle dans l’existence… Mais les auteurs nuancent ce constat, en raison des multiples facteurs confondants.
A ce sujet, le Lancet Psychiatry a publié une étude très complète, qui analyse l’impact du cannabis sur la scolarité. Une équipe australienne a passé en revue les résultats de trois grandes études longitudinales, qui ont inclus plus de 3 700 jeunes de 17 ans. Les fumeurs quotidiens paient le prix le plus lourd : la probabilité qu’ils achèvent leur parcours scolaire dans le secondaire, ou qu’ils obtiennent un diplôme universitaire, est réduite de 60 %.
Effets respiratoires et cardiovasculaires
De faibles taux de cannabis ne semblent pas avoir d’effet significatif sur les voies respiratoires et le système cardiovasculaire. Cependant, les auteurs notent une prédominence des infections respiratoires et des pneumonies chez les fumeurs réguliers.
« On ne peut exclure une association positive entre la marijuana et cancer du poumon, mais les résultats suggèrent que le risque est plus faible avec la marijuana qu’avec le tabac », avancent les auteurs.
Sur le plan cardiovasculaire, ils font preuve d’autant de prudence. La littérature existante mentionne une association entre consommation de cannabis et risques accrus d’AVC, AIT et infarctus. « Mais les mécanismes sous-jacents aux effets de la marijuana sur les systèmes cardiovasculaire et cérébrovasculaires sont complexes et imparfaitement compris », concluent les auteurs.
Les consommateurs prennent ces risques au sérieux
Avec ces différentes mises au point de la littérature, difficile pour les consommateurs de faire la politique de l’autruche. Beaucoup s’alarment du caractère addictif de cette drogue et de ses effets sur leur santé. Sur le terrain, les professionnels de santé remarquent une modification des comportements : l’insouciance des années 1990 a fait place à une réelle prise de conscience.
Jean-Michel Delile travaille ainsi depuis vingt-cinq ans au CEID, le Comité d’Etude et d’Information sur la Drogue et les addictions. A Bordeaux, il tient également l’une des antennes Consultation Cannabis, mise en place par le gouvernement lors du plan national de lutte contre les drogues et toxicomanies. « La fréquentation est en hausse constante depuis quelques années. Beaucoup viennent de manière spontanée ; ce ne sont pas forcément des personnes dépendantes, mais de simples usagers qui s‘inquiètent ».
L’association tabac-cannabis pose d’autres questions et soulève d’autres difficultés.
L’arrêt du tabac et l’arrêt du cannabis doivent parfois être dissociés, et parfois seront associés dans une même séquence en hypnose.
L’arrêt du cannabis en hypnose repose sur d’autres éléments plus sournois et met la plupart du temps en jeu des facteurs complexes. L’hypnose permettra d’aborder des déterminants liés à la personnalité, à la gestion des émotions, au vécu, à l’aspect « récréatif » et anxiolytique, dans une approche globale du sevrage du cannabis.
D’une façon générale, l’association du tabac et du cannabis potentialise l’addiction à chacune des composantes. Le travail en hypnose visera à démêler les facteurs déclenchants, les composantes psychiques de l’addiction et la mise en perspective du changement de comportement, pour permettre l’arrêt du tabac et l’arrêt du cannabis en douceur.
Chez certains patients, on abordera le sevrage tabagique et du cannabis simultanément grâce à l’hypnose et la thérapie brève, chez d’autres, il faudra segmenter la thérapeutique.
Le cannabis, lorsqu’il est consommé en quantité importante et de longue date pose des difficultés particulières, les perceptions du sujet étant globalement perturbées et la thérapeutique pouvant révéler des “abréactions” rendant la stratégie plus complexe à mettre en œuvre. Il faut davantage de temps et un accompagnement en hypnose totalement individualisé. L’hypnose qui accompagnera le patient devra lui permettre de reprendre contact avec la réalité et de s’y confronter confortablement. L’arrêt du cannabis doit comporter une mise en relation avantageuse par l’hypnose avec la réalité, totalement déformée par les addictions de longue date.
- Alcool – Alcoolisme – Sevrage alcoolique et hypnose
- L’alcool et l’alcoolisme une composante génétique
- L’alcoolisme expliqué en vidéo
L’alcool fait partie des drogues les plus addictives, au même titre que les drogues dures.
L’ancienneté de la consommation et les quantités d’alcool ingérées sont des facteurs aggravants de la dépendance et de l’accoutumance.
La consommation d’alcool est souvent associée à d’autres drogues (y compris médicaments opiacés ou anxiolytiques), ce qui rend le sevrage alcoolique particulièrement complexe.
Si les facteurs environnementaux (enfance, expériences traumatisantes de la vie notamment) peuvent jouer un rôle fondamental dans la survenue d’un alcoolisme, on sait aujourd’hui que les prédispositions génétiques sont déterminantes pour favoriser l’abus de consommation d’alcool.
L’accompagnement du sevrage alcoolique en hypnose et thérapie brève
L’accompagnement du sevrage alcoolique en hypnose et thérapie brève devra être parfaitement adapté à la personnalité du patient, à la nature de son addiction (ancienneté, quantités, état de santé, association avec d’autres drogues notamment) à son histoire personnelle et son environnement.
L’hypnose peut être dans certains cas l’outil qui permettra seul le sevrage alcoolique.
L’hypnose sera également et souvent l’un des outils à disposition du patient, en parallèle d’un suivi médical spécialisé de son alcoolisme, qui ouvrira la porte à un sevrage alcoolique plus rapide, plus efficace et mieux vécu.
Ici encore, il ne s’agit pas d’employer une « technique » en hypnose pour aboutir au sevrage alcoolique, mais d’aboutir, par un accompagnement rigoureux et « sur mesure » à une autonomie durable du patient.
Le sevrage alcoolique nécessite dans bien des cas de multiples séances d’hypnoses et de thérapie brève, rapprochées dans un premier temps, puis plus espacées, une fois la phase de sevrage alcoolique ancrée, afin de laisser le patient conquérir et éprouver la solidité du changement profond qui s’installe en lui.
L’auto-hypnose sera partie intégrante du traitement et contribuera largement à mettre l’alcool définitivement à distance du patient.
Les addictions aux drogues « dures »
S’agissant des drogues dures, l’accompagnement en hypnose et en thérapie brève doit se faire avec le concours d’un médecin psychiatre compétent ou d’équipes médicales spécialisées. L’hypnothérapie peut alors venir compléter utilement un traitement piloté par des professionnels aguerris et compétents.
La prise occasionnelle de drogues dures (cocaïne, ecstasy, LSD, champignons hallucinogènes peut être abordée de façon plus simple par le biais de l’hypnose et de la thérapie brève
Les drogues…
https://www.quandladrogue.com/recherches/drg03-20.htm
https://www.drugs.ie/fr/drugs_info/types_de_drogues/
https://www.filsantejeunes.com/drogue
Olivier Aron Juin 2019
Contenu très intéressant et très complet ! Effectivement l’hypnose permet de traiter tous ces sujets !
Je vous remercie. Cordialement